Je suis enceinte après avoir commis l’acte avant le mariage. Ai-je le droit d’avorter?

Question

Assalam Alaykoum, j’ai 18 ans et j’ai un sérieux problème. J’ai commis l’acte avant le mariage et je suis enceinte d’un mois. Je ne sais pas quoi faire… au départ je souhaitais avorter directement mais là je ne suis plus sûr de moi. J’ai envie d’assumer cet enfant mais le problème c’est ma famille et surtout mes parents.

Mon copain lui veux garder l’enfant mais il a le même problème que moi… on risque nous deux de ce retrouver seul et ma famille C’est Tout ce que j’ai… Donc j’aimerai avoir quelques conseils svp.

J’ai pris rendez-vous pour avorter avec un médecin mais le rendez-vous est dans 1 semaine et j’avoue que je ne suis pas très bien rien que d’y penser. Je ne sais pas comment annoncer…

Réponse

Salam alaykoum

L’avortement constitue une divergence chez les savants musulmans :

– Certains l’interdisent depuis le premier jour de grossesse. Cela représente un crime pour eux.

– D’autres l’interdisent après les 40 ou 42 jours de grossesse.

Ce qui signifie qu’il reste autorisé avant cette date pour la femme mariée lorsqu’elle a une excuse valable comme une difficulté d’accouchement avec aggravation ou une grossesse par erreur alors qu’elle vient d’accoucher car elle n’a pas la force de s’occuper de plusieurs enfants à bas âge en plus de la grossesse. Ou bien pour le viol (sans le consentement), etc…

– D’autres l’autorisent jusqu’à 4 mois (120 jours). Surtout quand la grossesse représente un danger mortel pour la mère ou lorsqu’il y a un grand handicap chez le futur bébé, etc…

Recourir à l’avortement après 40 jours ou avant les 120 jours sans les excuses valables précitées reste un crime chez ceux qui l’ont autorisé avec ces conditions, sans parler de ceux qui ne l’autorisent pas.

Par contre, aucune raison ne le justifie après les 120 jours, exceptée la mort certaine de la mère. Ça veut dire pour sauver la femme enceinte.

La raison qui a justifié l’autorisation des savants est le hadith prophétique qui précise que l’âme est soufflée dans le fœtus à 40 jours.

Un autre Hadith parle de 42.

Alors qu’un autre parle de 120 jours.

Ce qui signifie que l’avortement peut avoir lieu en cas de raison valable avant la vie du fœtus.

En quelque sorte, on n’a pas tué un être humain car il n’y a pas encore l’âme dans le corps du fœtus.

Par contre ceux qui interdisent cet acte dès le premier jour de grossesse, le justifie par le fait que c’est un projet de vie si on le laisse sans l’interrompre. L’avortement est une fin volontaire à ce projet de vie déjà commencé.

Au final, on peut éventuellement dire qu’il est autorisé chez certains savants de recourir à l’avortement jusqu’à 6 semaines de grossesse avec une excuse valable.

Mais il y a eu un débat autour de la grossesse suite à une fornication où la femme était consentante.

Une partie a dit que cette femme a commis un grand péché « l’adultère » puis comment peut-on lui autoriser le cumul avec un autre grand péché (selon les interdisants de l’avortement) qui est éliminer une future vie humaine ?

Si elle a commis l’adultère (un premier péché), elle ne va pas commettre un deuxième péché (tuer son enfant) pour couvrir son premier péché (la fornication) par peur du déshonneur !

En plus autoriser cet acte revient à encourager et minimiser l’adultère car les gens peuvent utiliser l’avortement.

Je vous ai tout dit !

Vous pouvez selon votre âme et conscience utiliser l’avortement avant 6 semaines selon ceux qui l’ont autorisé. Comme vous pouvez garder votre grossesse, tout en sachant que je suis pour ce deuxième avis.

N’oubliez pas de faire votre repentir sincère car vous avez déjà commis un péché majeur en acceptant la fornication interdite en islam.

Prenez la décision de ne plus jamais recommencer un tel acte.

Dieu a promis à Ses serviteurs de leur pardonner en cas de repentir sincère. Faites de cette grande erreur une occasion pour bien pratiquer votre belle religion en vous attachant à Dieu par un grand amour.

Il est temps de rompre avec le passé, ses erreurs et l’irresponsabilité.

Si vous décidez de ne pas interrompre votre grossesse, cela est une bonne chose et un bon début de repentir.

Essayez d’expliquer cela à votre mère avec raison et douceur.

Si dans le premier péché, vous avez essayé de faire plaisir à un homme en désobéissant à votre Créateur. Maintenant, n’essayez pas de faire plaisir à votre mère en désobéissant à Dieu selon ceux qui interdisent l’avortement depuis le premier jour.

Que Dieu nous guide à suivre le droit chemin et nous pardonne nos péchés !

Fraternellement,

Mohamed Najah